La PAL #1 – Ou la complainte d’une lectrice en détresse – (Humeur)

GUEST STARS : Passoa & le voisin-du-dessous.

ouiiiiiiiiin

Cher Libraire Vénéré,

Par la présente, je te fais part de mon intention de porter plainte pour non-assistance à personnes en danger. Oui contre Toi.

Je sais, tu te dores la pilule cette semaine je-ne-sais-où, en laissant tes saugres gérer la boutique et les conséquences de ton ignominie. Considère cela comme un avertissement sur l’urgence de la situation.

Mais j’en viens aux faits.

Lors de notre dernière entrevue, tu m’as sèchement signifié ton refus d’accepter ma demande d’interdiction de librairie (comme cela se fait dans les casinos (mais je n’y vais jamais : comment veux-tu !? Tu me sucres tous mes crônes ! )). Je te rappelle que le code de commerce ponduchien, dont tu dépends, le permet (Loi n° 879-4626 du 6 juillet 1996 tendant à améliorer les conditions des Lecteurs Vénérés et portant modification de la loi n° 861-71290 du 23 décembre 1986).

Tu trouveras ci-dessous les pièces à conviction qui seront apportées au dossier, pour que tu prennes bien conscience du sérieux de notre affaire :

  • Pièce à conviction n°1 :
    un cliché pris à mon domicile et qui fait état des séquelles après chacun de mes passages :
    une PAL grandissante et envahissante ! (PAL pour « Pile A Lire », Lecteur Chéri)

    Pile A Lire 1

    Voilà la preuve des lectures harassantes auxquelles tu me destines, et ce, nuit et jour, pour avoir une chance de rattraper l’actualité !
     
    Certes, ma précédente visite datait de plusieurs mois, voire une année, durant laquelle j’ai tenté de me sevrer par mes propres moyens.
    Je te passe les plaintes du voisin-du-dessous constatant son plafond ployer et craqueler sous le poids de notre bibliothèque, saturée et fatiguée par ta came trop lourde(notre plancher s’affaisse dangereusement).
    Pour la soulager (la biblio ! Suis donc un peu!), j’ai été contrainte de me séparer d’une partie des produits en les stockant provisoirement dans des cartons.
     
    Crois-tu que j’ai eu le choix !? Le voisin-du-dessous dort juste en dessous de la bibliothèque !
     
    L’idée de voir disparaître ce casse-coquillard ne m’émeut pas. En revanche, je serais attristée pour le parquet que nous avions refait (pense aux crônes que tu nous devrais), et que ta crèmerie ferme ses portes pour une procédure de meurtre : je ne désespère pas d’être un jour assez guérie pour m’approvisionner de façon raisonnable dans ta crèmerie.

Non-assistance à personneS en danger. Pluriel ! Car ce n’est pas fini…

  • Pièce à conviction n°2 :
    un cliché d’une de tes victimes, pris encore une fois à mon domicile : Miss Passoa.
    En effet, n’ayant plus de crônes, beau-Papa et belle-Maman nous ont gentiment transmis une partie de leur culture de fenouil. Notre foyer s’en nourrit exclusivement pour ce mois.
    Voici le résultat :

    Miss Passoa, célèbrissime panthère noire, gourmande et siesteuse

     
    Quelle pitié n’est-ce pas ?
    Miss Passoa a été violemment prise de convulsions, puis d’étouffement, les moustaches en avant, en totale confusion (ça rime !). Elle a fini par perdre connaissance dans une râle insoutenable. Tu la vois ici juste après le bouche-à-bouche que j’ai dû pratiquer (j’ai soufflé un peu fort, ce qui explique ses yeux écarquillés). Nous avons failli la perdre ! Le Dr Berg, médecin ponduchat mondialement réputé, est catégorique sur l’origine de ce malaise : le fenouil ! Double-meurtre ! Car il serait trop facile d’incriminer le fournisseur de fenouil. Le gros poisson, c’est Toi !

Tu le vois bien, la situation est critique, d’autant que j’ai d’autres pièces à conviction à présenter, si tu m’y obligeais.

Je compte sur tes saugres, dont le cœur est pur : je vois la compassion dans leur regard. Le remord aussi, face à la recrudescence dans ta boutique de Lecteurs Vénérés qui ressortent, les yeux rougis par le feuilletage compulsif, le sourire niais du camé content de sa dose…
Ecoute donc tes saugres car ils seront de bons conseils. Et je pourrai enfin te dire, peut-être…

Adieu.

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